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Plus de Valeur Ajoutée dans la filière viande bovine
Contexte et historique de la démarche
Diagnostic de la filière viande bovine
En 2011-2012, une étude approfondie de la filière viande bovine du Pays Basque a été commandée par le Cluster UZTARTU et réalisée par Euskal Herriko Laborantza Ganbara (EHLG) avec la participation financière du Conseil Régional d'Aquitaine, du Conseil Général des Pyrénées Atlantiques, de l'Union Européenne / Programme LEADER et d'Uztartu. Cette étude avait pour objectif de
- faire un état des lieux de la filière
- étudier la faisabilité de la mise en place d'une filière localisée et intégrée de l'élevage à la commercialisation en passant par l'abattage et la transformation
La réalisation de cet état des lieux a notamment permis :
- de réunir pour la première fois plusieurs acteurs de la viande bovine autour de problématiques communes,
- de partager des constats et des données chiffrées sur l’organisation actuelle de cette filière et sur ses perspectives de développement.
Les principales caractéristiques de la filière viande bovine du Pays Basque
- L’élevage bovin est une production fortement ancrée au Pays Basque avec 3 000 fermes concernées (soit plus de la moitié des exploitations agricoles du territoire). Cependant, la répartition géographique est relativement concentrée : les deux tiers des élevages bovins sont en zone de montagne et 60 % des effectifs sont regroupés sur 4 cantons.
- Seulement un quart des 42 000 bovins de race à viande qui naissent chaque année sur ce territoire y sont engraissés et abattus. Il s’agit d’une partie des vaches de réforme ainsi que de veaux (des femelles majoritairement) qui sont valorisés en tant que veaux sous la mère. Les trois quarts des animaux sont donc engraissés dans d’autres territoires : la plupart des veaux (surtout les mâles) sont vendus en broutards en Italie et en Espagne, ou en taurillons dans le Nord de la France, et les vaches maigres sont principalement engraissées dans le Grand Ouest français.
La faiblesse de l’engraissement local tient à plusieurs facteurs :
- le système d’élevage : les ateliers de vaches allaitantes constituent des productions secondaires complémentaires de productions principales (essentiellement la production laitière ovine),
- l’absence de céréales en qualité suffisante dans certaines zones, notamment la montagne,
- le choix d’engraisser qui est très lié au prix de l’aliment qui une tendance à la hausse.
Par rapport à cela, quand l'on se place à une échelle nationale, il apparaît qu'au cours des 15 dernières années, l'évolution à la hausse des coûts de production ne s'est pas accompagnée d'une hausse des prix moyens pondérés gros bovins, alors que le prix à la consommation suit une tendance progressivement à la hausse.
- Le Pays Basque compte 3 abattoirs : Anglet (géré à Arcadie Sud-Ouest), Mauléon et Saint Jean Pied de Port. Ils abattent au total près de 5 000 tonnes équivalent carcasse de bovins par an, dont près des 2/3 à Anglet (remarque : l’activité principale des abattoirs d’Anglet et de Saint Jean Pied de Port concerne l’abattage de porcs). Par contre, il apparaît aujourd’hui difficile d’évaluer la part des animaux élevés au Pays Basque dans l’activité des abattoirs.
- La totalité des bovins viande qui naissent en Pays Basque pourrait théoriquement y être consommée. En effet, le potentiel d’engraissement local correspond environ à 20 000 veaux et jeunes bovins et 8 à 9 000 génisses et vaches grasses, soit l’équivalent de 7 600 tonnes carcasse. Par ailleurs, la consommation moyenne par habitant de viande bovine est de 25,4 kg équivalent carcasse par an (en France, en 2009), ce qui ramené à la population du Pays Basque correspond à plus de 7 500 tonnes équivalent carcasse.
- Parallèlement, de nombreuses études nationales portant sur la consommation attestent que les consommateurs ont tendance à être plus attentifs à l’origine des produits qu’ils achètent, et s’orientent de plus en plus vers des produits locaux.
Mise en place d'un comité de pilotage
A l'issu de la restitution de cette étude, en juillet 2012, plusieurs paysans et abatteurs, mais aussi des institutionnels ayant une action publique dans le domaine de la filière viande, ont constitué un comité de pilotage afin de travailler en commun autour de la valorisation des bovins race à viande nés, élevés, engraissés et abattus en Pays Basque.
Uztartu et Euskal Herriko Laborantza Ganbara ont oeuvré à la structuration de cette filière, en partenariat avec les différents opérateurs.
L'ambition générale du projet est de construire une filière collective entre transformateurs et agriculteurs pour :
- Conquérir ou consolider un marché intérieur de la consommation en viande fraiche d'où la viande bovine locale est quasiment absente : distribution, restaurants, restauration collective...
- Ramener en Pays Basque une partie de la Valeur Ajoutée qui s'en échappe : les revenus des agriculteurs (engraissement en Grand Sud Ouest de la France, Italie, Espagne...), les emplois dans les différents circuits, la pérennité des abattoirs...
- Mettre plus de matières premières du Pays Basque dans l'axoa transformé en Pays Basque pour faire un produit avec des paramètres differentiateurs par rapport à la concurrence ; le tout à des conditions technico-économiques acceptables pour les marchés.
- Assurer une meilleure valorisation pour toute la filière, créant les conditions d'un partage équitable entre production, transformation et distribution.
Concrétisation de la filière
Le 3 juillet 2013 a marqué la concrétisation d'un an et demi de réflexion avec la création de l'Association HERRIKO HARAGIA. L'Association réunit pour la première fois plusieurs acteurs de la viande bovine du Pays Basque : des éleveurs (représentés par des groupements d'éleveurs, les syndicats agricoles, une association de producteurs fermiers) et des chevillards/abatteurs. Cette démarche collective permet de proposer aux consommateurs de la viande bovine issue d'animaux nés, élevés, engraissés et abattus au Pays Basque commercialisée sous la marque HERRIKO. Le lancement de la viande bovine HERRIKO a été officialisé par une conférence de presse le mardi 24 septembre 2013.